75 DEC = canon de 75 de campagne

D = fonderie de Dives sur Mer

1421  L = 1421 ème lot

1917  = 1917 (année fabrication)

D = Société electro mécanique de Dives (fournisseur du laiton)

F = composition thermique à l’oxyde de fer



Photo source Delcampe.net

Photo source Delcampe.net


L’effort de guerre des femmes

La fabrication des munitions n’est pas seulement une activité pénible du fait du poids des obus et du temps de travail réalisé debout mais il existe également de réels risques pour les employés des usines d’armement au niveau des dangers d’explosions.

De plus, la présence de TNT pèse sur la santé du personnel. En effet, ce produit toxique rend la peau et les cheveux jaunes et provoque de graves intoxications, notamment au système sanguin et aux reins.


Photo source Internet 14-18.be

On appelle « munitionnettes » les femmes travaillant dans une usine d’armement en temps de guerre.

Durant la première guerre mondiale elles ont été appelées dans les usines d’armements en dernier recours, après les civils, les hommes réformés et les coloniaux dès 1915. Près de 420’000 ouvrières travailleront jusqu’à l’épuisement 10 à 14h00 de jour comme de nuit et tous les jours de la semaine.


Et cent ans plus tard, force est de constater que les métaux lourds et dangereux (notamment plomb, mercure et arsenic) ainsi que divers composés chimiques continuent de migrer dans les couches profondes des sols, favorisés par les infiltrations et ruissellements des eaux. De plus, des tonnes de munitions sont toujours enfouies notamment dans le secteur de Verdun où 15 millions d’obus n’ont pas explosé (source Wikipédia).

Cette maudite guerre n’est toujours pas finie.


Une grande quantité de métaux lourds et de produits toxiques sont mobilisés pour fabriquer les munitions (source Wikipédia)  : le plomb auquel on ajoute 7 à 10 % d’antimoine (élément chimique présent dans de nombreux minéraux) et d’arsenic ainsi que du mercure et du cadmium (élément chimique toxique). La consommation d’obus est démesurée et les exemples sont édifiants.

Lors de l’offensive de Champagne et de l’Artois en septembre 1915, il a été consommé en 2 mois près de 8 millions d’obus de 75, 155 et 220 mm sur un front total de 50 km !

Pendant l’offensive du Chemin des Dames en 1917, l’armée française utilisa en 2 mois près de 19 millions d’obus sur un front total de 40 km !

A la fin de 1916, plus de 60 millions d’obus auront été tirés (source Wikipédia).


Fonderie de Dives sur Mer

(photo source delcampe.net)

Photos collection privée

Les douilles d’obus ci-dessous ont été utilisées comme projectiles pour les canons de 75. Ces douilles sont en laiton et elles ont un poids à vide de 1kg200.

J’ai réalisé de nombreuses recherches pour comprendre la signification des inscriptions se trouvant sous la partie inférieure des douilles. A partir de 1907, les inscriptions des arsenaux en entier ont été abandonnées et il a été adopté des abréviations. Voici quelques explications :


Les munitions employées sont de type encartouché : l’obus est serti sur une douille en laiton qui contient la charge propulsive.


Armes et munitions

7 soldats étaient nécessaires pour utiliser cette pièce d’artillerie (un chef de pièces et 6 canonniers). Le poids en batterie avoisinant les 1140 kg et ce canon devait être tracté par une voiture hippomobile (voiture à cheval) assurée par 4 ou 6 chevaux. Le canon de 75 pouvait tirer jusqu’à 30 obus à la minute mais cette cadence ne pouvait être tenue longtemps (dans la pratique, la moyenne était de 6 obus par minute).

Le canon de 75 (calibre 75mm) a été inventé par le Commandant Deport et les premiers exemplaires ont été livrés à l’armée française en 1898. Au début de la guerre, la France en possédait près de 4000 exemplaires.



Source Delcampe.net

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Douilles d’obus dans le secteur de la Somme (source Wikipédia.org)


Quant aux femmes demeurées à l’arrière et notamment dans les campagnes, leur sort ne sera guère plus enviable puisqu’elles devront assumer, dans des conditions extrêmement difficiles, le travail des hommes partis combattre alors que les animaux dans les fermes (chevaux et bœufs) ont déjà été réquisitionnés et que le matériel agricole est inexistant ou inadapté.

Ici des femmes hersent dans un champs en 1917

(photo source Internet)

D’autres femmes, pour assurer leur subsistance  ainsi que celle de leurs enfants, seront contraintes de travailler dans les transports (conductrice de tramway, ambulancière, etc.) dans l’administration (institutrice, bureau) ou dans les services de santé (hôpitaux). En 1918, 425’000 femmes seront employées dans les usines d’armement, 58’000 dans les chemins de fer et 27’000 dans les services de santé.

La fin de la guerre sera également brutale pour toutes ces femmes qui seront priées de retourner dans leurs foyers pour repeupler la France comme l’exige les politiques  familiales et natalistes de 1920 et 1923.

Dès lors, un autre combat attend les femmes pour leur émancipation. Elles devront patienter bien des années pour que leur soit accordé le droit de vote le 21 avril 1944 et que la Constitution proclame dans son préambule que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines des droits égaux à ceux des hommes » le 27 octobre 1946.