Les fouilles qui ont été réalisées ont permis de découvrir des objets lithiques (objets en pierre transformés par les humains), céramique (vaisselle) et métallique (monnaies). Selon Daniel Paunier, « la quasi-totalité du matériel recueilli témoigne en faveur d’une occupation comprise entre la fin du IIIe et le début du Ve siècle.

Faute d’indices suffisants, la période de construction de l’enceinte et des divers bâtiments reste indéterminée ; on ne peut qu’affirmer l’existence et l’utilisation des installations à l’époque constantinienne » (dynastie constantinienne de 306 à 364).


MUSIEGES ET SES FORTIFICATIONS MYSTERIEUSES

Toponymie du nom du village

Musièges, anciennement Musiacum, Mugzium voire Mons Jesu puis Cura de Musegio vers 1344 puis Musiège au 19ème siècle est d’un nom de domaine d’origine gallo-romaine.

Vue générale de Musièges, cliché non daté (source Delcampe.fr)

Le chef-lieu et le Mont, cliché non daté (source Delcampe.fr)

Vue générale de Musièges vers 1948 (source Delcampe.fr)

L’église

 (source Archives Départementales de la Haute-Savoie cote

 8Fi 3493-3496)

Plus tard, en 1937, Adrien Jayet, géologue suisse (1896-1971) qui effectue des recherches dans la station du pont des Douattes découvre le site.




Tranchée dégagée par Adrien Jayet en 1937 (photo MT Buda 26 mars 2011)

L’OPPIDUM

Le mot latin oppidum signifie ville ou agglomération généralement fortifiée

Restes du mur d’enceinte (photo MT Buda 26 mars 2011)

Entre 1937 et 1939 et de 1947 à 1951, des équipes suisses, sous la direction de Max Amberger, vont découvrir 4 bâtiments ainsi qu’une poterne, petite porte intégrée aux murailles d’une fortification, qui permettait aux habitants de sortir de façon discrète.


En 1978, Daniel Paunier (archéologue genevois) dressera un plan précis des structures.

F

Daniel Paunier relève que dans l’angle sud-est une sépulture a été découverte, aménagée à l’aide de gros blocs de pierre, qui abritait des fragments de squelette d’une femme.

En 1991, de nouvelles équipes conduites par Joël Serralongue, archéologue et chef du service archéologie de Haute-Savoie, vont poursuivre les recherches sur ce site.


Cette citerne ronde d’une profondeur de 6,40m pour un diamètre de 3,10m à l’embouchure contenait une grande quantité d’ossements d’animaux

(photo MT Buda 26 mars 2011)


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Une autre citerne romaine rectangulaire de 7m par 5m. et de 2m. de profondeur, creusée dans le rocher, a été découverte qui permettait de récupérer les eaux de pluie des toitures ou qui servait de dépotoir.

De nombreux fragments de céramique ont d’ailleurs été retrouvés à cet emplacement.

Cette citerne a été volontairement recouverte afin de ne pas détériorer les joints.


Maçonnerie de la citerne rectangulaire. Document présenté par Joël Serralongue (photo MT Buda 26 mars 2011)


Murs entourant la citerne

 (photo MT Buda 26 mars 2011)

Parmi tous ces vestiges dont la plupart se trouvent au Musée d’Annecy, une perle en forme de dauphin de 1,5 cm a été découverte vers la citerne.


Il semblerait cependant que ce site, situé en hauteur et surplombant la vallée, ait servi de refuge à des habitants durant des situations de troubles.


Document présenté par Joël Serralongue (photo MT Buda 26 mars 2011)

En 1864, une enquête menée par des instituteurs indique la présence de ruines sur le Mont de Musièges mais les attribue à un ancien château fort.


La surface de cet espace avoisine les 8000m2 et abrite divers bâtiments gallo-romains.


Louis Blondel

(Photo source Internet Mémoires de guerre)

Il le signale à Louis Blondel, archéologue à Genève (1885-1967), qui en dresse un plan et réalise quelques sondages.


Adrien Jayet en 1954

(Photo source Internet novembre 2014)

Lors de promenades à proximité du mont, il est également fréquent de trouver des fragments de tegulae (tuiles romaines).


Fragments de tegulae (tuile romaine)

(photos MT Buda 15 janvier 2011)



Des débris de tuiles romaines se trouvent également disséminés un peu partout dans les villages environnants. D’ailleurs, j’ai même trouvé quelques fragments parmi des pierres, lors de travaux de labourage, dans mon jardin.

J’ai appris par la suite que le toponyme du lieux-dit où j’habite (Villard du bas-latin Villarium) désigne les dépendances de la villa gallo-romaine (source Almanach Le Vieux Savoyard, édition de 1986).