MARLIOZ ET SON CHÂTEAU MAJESTUEUX
Toponymie du nom du village
Marlioz (également Marlare, Marle ou Marlene) est l’endroit où l’on exploite une carrière de marne ou marlière (roche sédimentaire, mélange de calcaire et d’argile), ancien français marla, marle « craie dont on se sert pour fumer et féconder les terres (source Lexilogos).
Vers 1344, le village s’appelait Cura de Marlio.
Entrée du village de Marlioz vers 1890
(source Archives Départementales de la Haute-
Il existait deux seigneuries à Marlioz (ensemble de terres, c’est-
Roger Devos, ancien archiviste et auteur de nombreux travaux historiques sur la Haute-
La place du village vers 1916 (source Delcampe.fr)
Au départ, à la fin du 13ème siècle, le château de Marlioz était une ancienne maison forte de la seigneurie de la Tour de Marlioz. Les maisons fortes ou maisons fortifiées apparaissent vers le 12ème siècle. Il s’agit d’édifices de qualité qui ne sont pas encore considérés comme des châteaux et qui sont construits aux abords des bourgs ou à la frontière d’une seigneurie. Ils appartiennent en général à des grandes familles seigneuriales (source Wikipedia).
L’EMPREINTE DU CHATEAU
Extrait du plan cadastral de Marlioz du 8 avril 1907
(source Archives Départementales de la Haute-
C’est à sa mort en 1566 que Charles de Sallenôves (qui n’a pas de descendance) lègue le château de Marlioz à son cousin Pierre de Montluel.
Château de Sallenôves (dessin tiré de la revue savoyarde)
(source histoire des communes savoyardes tome 3, page 359, Archives Départementales de la Haute-
Très endettée la seigneurie sera cédée en 1579 au duc Emmanuel Philibert de Savoie qui sera ensuite vendue en 1580 à Marin de Viry.
Château de Viry en 1895 (photo Delcampe.fr)
Marin de Viry le revendra à Simon Marmier, seigneur de Moissy en 1584. Vont ensuite se succéder les familles Livron (1594 à 1651), Compey (1699 marquis de Lucinges), Pingon (1741 Comtes de Sallenôves) et le Comte Eugène Fulcrand de la Prunarède (1829 neveu des Pingon).
Document extrait des Echos Saléviens n° 5 page 18 (source Gallica.bnf.fr)
Ruiné par de nombreux travaux qui seront réalisés par le comte, le château sera vendu aux enchères en 1850 à Adolphe Dominici qui le revendra en 1855 à Marie-
En 1873 le château sera vendu à Jean Daudens, négociant à Paris, dont la famille est originaire de Savigny. Le château sera ensuite transmis à ses enfants Arthur et Yvonne Daudens.
Le château vers 1912 (source delcampe.net)
Dans les années 1920, le château de Marlioz sera vendu et Mademoiselle Yvonne Daudens déposera des documents aux archives départementales le 1er octobre 1929.
Le château en 1930 (source delcampe.net)
Une partie du mobilier équipant le château sera vendu à des particuliers. Il reste néanmoins quelques pièces encore visibles qui ont été soigneusement conservées. Un propriétaire m’a généreusement proposé de les photographier.
Lit à baldaquin (photo MT Buda 4 septembre 2015)
Détail de la tête de lit (photo MT Buda 4 septembre 2015)
Détail de la colonne de bois d’angle (photo MT Buda 4 septembre 2015)
Table de chevet
Photo MT Buda 4 septembre 2015
Psyché (miroir monté sur un châssis)
Photo Louis Buda 4 septembre 2015
Détail partie supérieure du psyché
Le château servira par la suite de centre de colonies de vacances après la 2ème guerre mondiale et au cours des années 50.
Il appartient actuellement à un particulier et il ne peut pas être visité. Le château bénéficiera de nombreuses campagnes de restauration. Melchior de Livron (1618-
Porte d’entrée du château avec les armoiries datées de 1673
(Photo source académie.salésienne.free.fr)
Le marquis de Lucinges (famille des Compey) dotera le château de quatre tourelles d’angles vers 1699 (source Wikipedia).
Une des tourelles d’angle (photo MT Buda octobre 2012)
Entrée du château avec 3 tourelles visibles (photo MT Buda mai 2014)
Par la suite, Eugène Fulcrand de la Prunarède qui participera à la reconstruction de l’église de Marlioz investira également toute sa fortune dans l’entretien du château. Il sera malheureusement ruiné et exproprié.
Cheminée à fleurs de lys construite par le Comte de la Prunarède entre 1823 et 1850
(photo MT Depraz extraite des Echos Saléviens n° 5, page 40, source gallica.bnf.fr)
De nos jours ce château qui domine la vallée des Usses est toujours autant majestueux malgré son passé tumultueux.
La vue éblouissante depuis le château (photo MT Buda mai 2014)
Cette imposante construction a néanmoins réussi à traverser le temps peut être pour nous permettre de nous pencher sur son histoire.
Photo MT Buda mai 2014)