IL ETAIT UNE FOIS UN JARDIN

A CONTAMINE-SARZIN…..

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,

Je me suis promené dans le petit jardin

Qu'éclairait doucement le soleil du matin,

Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.


(Paul Verlaine, extrait du titre Après trois ans,

recueil Poèmes saturnins de 1866)



Le jardin dont il est question s’est créé en 1990 au moment de l’acquisition de la maison. Il a été déplacé à plusieurs reprises et il s’est agrandi au fil du temps. Des arbres fruitiers ont été plantés afin d’assurer une petite production personnelle et d’en faire bénéficier les parents et amis. Le potager s’étend maintenant sur 450 m2 et accueille toutes les variétés de légumes qui arrivent à se développer dans notre village qui se situe à une altitude de 500 mètres.

Mais pourquoi avoir accepté de s’investir de la sorte dans la culture ?

La réponse vient de mes arrières grands-parents qui étaient agriculteurs dans les Alpes de Haute-Provence.


Cette photo unique a été prise devant l’ancienne ferme familiale très probablement durant l’été 1916. Mes arrières grands-parents sont à droite. Mon arrière-grand-mère Rose Lodie Martel (1875-1964), mon arrière-grand-père Joseph Henri Payan (1871-1947). Leurs enfants, Germaine ma grand-mère, 3ème à partir de la gauche (1904-1985), Marguerite debout à côté de Joseph (1907-2001) et Paul assis devant Joseph (1912-1980). C’est un jour de fenaison et, durant la première guerre mondiale, les femmes devaient travailler dans les champs. Bien plus tard, la ferme qui était très isolée dans le hameau La Molière a été abandonnée par ses occupants qui ont souhaité se rapprocher du village.



La ferme en ruine et le hameau de la Molière avec la chapelle, son four à pain, le puits et le petit cimetière

(photos MT Buda 31 juillet 1998)


A partir de 1960, je passais les vacances avec ma grand-mère dans la maison de mon arrière-grand-mère qui était veuve et très âgée. J’aidais alors mes aïeules dans le jardin attenant à la maison. Il s’agissait également de s’occuper des poules et des lapins. Levée dès l’aurore j’avais pour tâche essentielle de chasser les limaces en répandant du gros sel sur ces pauvres bêtes. Depuis lors je me suis jurée de ne plus massacrer d’animaux dans le jardin à part les doryphores qui ont été introduits en Europe après la fin de la première guerre mondiale. Je me souviens également du délicieux parfum des gelées de framboises et de mûres que cuisinait mon arrière grand-mère sur son fourneau à bois, parfum que je retrouve dans ma cuisine lorsque je prépare moi aussi ces gelées .

LES FLEURS ET LEUR LANGAGE

Les crocus sont les premières fleurs qui annoncent en principe la fin de l’hiver. Ils s’épanouissent dans notre région dès le mois de février. Dans le langage des fleurs il symbolisait autrefois l'inquiétude et la crainte. Mais de nos jours, c’est sa couleur qui détermine sa signification.


Le crocus jaune peut exprimer une demande un peu spéciale à la personne à qui on l’offre.

(photo MT Buda 6 février 2016)


Le crocus bleu exprime des sentiments partagés entre espoir et crainte.

(photo MT Buda 6 février 2016)


Le crocus blanc est un symbole de joie.

(photo MT Buda 6 février 2016)


Les premières jonquilles arrivent en mars. Dans mon enfance, j’ai appris que la jonquille était jaune et le narcisse était blanc. Pour une raison qui m’échappe, il existe de nos jours une certaine confusion. En réalité, la jonquille est une variété de narcisse ce qui met tout le monde d’accord. On utilise en fait le mot jonquille pour désigner cette fleur mais aussi pour désigner les narcisses. Mais dans mon esprit cartésien, j’aime à relever qu’il s’agit de deux fleurs bien différentes tant par leurs formes, leurs couleurs et leurs parfums. La jonquille est semble-t-il le symbole de prospérité et de richesse.



Photos MT Buda 18 mars 2016


Les jacinthes s’ouvrent presque en même temps que les jonquilles à la mi-mars. La jacinthe parle des joies du cœur. Elle symbolise la délicatesse et la joie de vivre. Comme pour les crocus la couleur détermine un symbole bien précis. La jacinthe rouge est un symbole d’amour, la bleue l’espoir et la blanche la joie d’aimer.



Photos MT Buda 27 mars 2017


Les tulipes succèdent aux jacinthes en avril. Elles expriment les symboles de la gloire et de l’amour parfait. Attention en offrant un bouquet de tulipes car les tulipes rouges signifient « croyez en moi », les jaunes « je ne vois que le soleil dans votre sourire », les blanches le ciel, la nouveauté et la pureté, les pourpres la noblesse de cœur et les roses affection profonde et compassion. Ces indications varient quelque peu selon les informations qui sont publiées. Le mieux pour ne pas se tromper est de poser la question au moment de son achat auprès d’un fleuriste.



Photos MT Buda 17 avril  2017


En mai, le lilas fleurit. Le lilas exprime la confiance que celui qui offre a en celui qui reçoit. J’ai appris tout dernièrement que dès l’arrivée de la floraison des lilas, il est temps de planter les pommes de terre.



Photo MT Buda 11 mai 2016


Les fleurs se succèdent à une rapidité incroyable dès la mi-mai.

Dans la mythologie grecque, Iris est la messagère des dieux, et notamment d’Héra. Cette dernière adorait Iris car elle ne lui apportait que des bonnes nouvelles ! L’iris est également associé à la royauté et comporte différentes significations selon les peuples et la culture dont notamment, confiance, sagesse, espoir et courage. Compte tenu de sa diversité il y a un iris pour chaque occasion.


Après la fin de floraison des iris l’été s’installe enfin pour au moins trois mois en Haute-Savoie. Le jardin se magnifie avec une infinie délicatesse dans les tons et les formes.


Photos

MT Buda 19 mai 2017


Les marguerites, les rudbeckias et

les œillets de poètes

Photos MT Buda 4 juillet 2016


Des fleurs très utiles pour éloigner les pucerons du potager : les capucines et les œillets d’inde.


Les tournesols et les lavandes sont cultivés pour les abeilles.

L’automne s’annonce lorsque les chrysanthèmes font leur apparition. Cette fleur qui orne les tombes le jour de la fête des morts a néanmoins trouvé une place dans mon jardin. Cette tradition remonte à la fin de la première guerre mondiale où il était coutume de fleurir les tombes des défunts. Une des rares fleurs disponible à l’automne est le chrysanthème qui, de surcroît, résiste aux premières gelées. Il existe une multitude de variétés et leurs couleurs flamboyantes sont loin d’apporter la tristesse.


Photos MT Buda 18 octobre 2017

L’HISTOIRE DES ARBRES FRUITIERS

De 1990 à 1995, j’ai veillé à planter chaque année un ou plusieurs arbres fruitiers car il faut être patient avant de pouvoir récolter des fruits. Seul le vieux pommier planté en 1987 par l’ancien propriétaire des lieux est resté avec les noisetiers. Je suis très fière de ce magnifique arbre qui produit de très belles pommes que j’utilise pour préparer chaque année 100 à 120 litres de jus de pommes stérilisé et autant en quantité de cidre qui, s’il n’est pas intégralement consommé, se transformera en vinaigre bien utile dans une maison. Les plus belles pommes sont stockées dans le garage à l’intérieur d’un légumier.


J’ignore la variété exacte de mon vieux pommier (peut-être un Jonagold). J’ai par contre planté en 2005 un pommier Redprince et un Jonaprince en 2012 (ces deux arbres m’ont été offerts). En mars 2018, Christophe a procédé à l’élagage d’une grosse branche sur le vieux pommier et a greffé 3 rameaux issus d’une autre variété de pommes. L’an passé, il avait également réalisé la même opération sur le pommier Redprince et le résultat est spectaculaire cette année.


2018

2017

J’ai planté en 1995 un merisier qui m’a été apporté depuis la Hongrie. Il produit des cerises un peu amères qui sont excellentes en confitures et en stérilisation. J’ai aussi planté en 2003 un cerisier bigarreau qui produit de très beaux fruits après avoir subi pendant de nombreuses années des invasions massives de pucerons et de  fourmis. Il s’est guéri tout seul puisque je refuse tout traitement sur mes arbres et en règle général sur tout ce qui constitue mon jardin.



Merisier de 1995

Bigarreau de 2003

Le cognassier a été planté en 2002. Cet arbre originaire des régions tempérées du Caucase et d’Iran produit des fruits qui servent uniquement à la gelée de coing ou à la pâte de coings. Aucun ravageur n’est connu à ce jour sur cette variété d’arbre.


La floraison du cognassier est toujours impressionnante.

J’ai un faible pour les pruniers qui sont magnifiques lorsqu’ils sont en fleurs. J’ai débuté par un mirabellier en 1990, un prunier quetsche d’Alsace et un autre de Suisse en 1993 et un reine-claude en 2003. Depuis j’ai continué à planter ces mêmes espèces (pour le cas où) en 2002 et 2005. Pour finir je me retrouve avec 8 pruniers car des personnes bien attentionnées m’ont offert quelques arbres supplémentaires.


Les deux noyers ont été plantés en 2002 car j’adore les noix et quel plaisir de les ramasser en octobre. Ces deux arbres, l’un de Contamine-Sarzin et l’autre de Minzier, m’ont été offerts.

Le noyer se multiplie en semant une noix dans la terre. Il est cependant intéressant de noter qu’il faut s’assurer auparavant que cette noix est de bonne qualité et facile à ouvrir pour que le « gremaillage » ne devienne pas une véritable corvée pour les mains.


Trois noisetiers ont été plantés par l’ancien propriétaire en 1987 (un noisetier pourpre au centre et deux autres variétés communes). La production n’est guère importante car je dois les tailler régulièrement pour éviter que les branchages ne gênent la production des panneaux solaires installés sur la toiture de la remise pour l’outillage de jardin.


Le plaqueminier est un arbre d’origine de Chine dont le fruit est communément appelé le kaki. Je l’ai planté en 2006 et il produisait déjà de beaux fruits dès 2010. A l’époque j’ignorais qu’il fallait attendre les premières gelées pour cueillir les fruits qui doivent être un peu blets avant d’être consommés. Donc j’ai eu la mauvaise surprise de goûter des kakis pas assez murs. C’est très désagréable car leur goût très astringent provoque comme une sorte d’anesthésie dans la bouche. Le kaki est par contre un fruit d’hiver très intéressant grâce notamment à sa teneur en vitamine C.

J’ai planté plusieurs pêchers de vigne qui, après avoir produit de beaux fruits, n’ont pas résisté à la rigueur de l’hiver. J’ai donc replanté en novembre 2017 deux nouveaux pêchers de vigne qui ont prospéré naturellement dans un jardin à Sarzin. Ces arbres sont en général plantés dans les vignes car ils permettent de repérer rapidement les attaques d’oïdium sur les vignes. Par ailleurs, ces pêches se récoltent en général en septembre, en même temps que le raisin.



Le figuier qui m’a été offert par une amie en 2006 vient de ma ville natale. Malheureusement, il ne se plait pas dans mon jardin. L’an passé il a produit seulement 3 figues et j’ai décidé de le tailler de manière assez sévère durant l’automne 2017. Ce printemps, il repart avec de nouvelles pousses. A suivre.



Deux muriers platanes (un noir et un blanc) en provenance de Hongrie m’ont été offerts en 1995. Les fruits sont comestibles mais ils tombent très rapidement dès qu’ils sont mûrs (dans les 2-3 jours). Ils sont en principe consommés sous l’arbre. Le fruit est un peu fade.


Charly, un ancien collègue de bureau aujourd’hui disparu, m’avait proposé en 1996 de venir déterrer un tilleul qui avait prospéré en limite de propriété dans son jardin situé à Cernex. Il m’a fallu batailler durant plusieurs heures pour extraire sans dommage l’arbre qui était très enraciné et qui mesurait déjà plus de 2 mètres. Il a trouvé une place privilégiée à proximité de ma terrasse qu’il parfume agréablement chaque année en juin. Je cueille les fleurs pour mes amies car, malheureusement, je n’apprécie pas le tilleul en tisane, préférant la verveine que je cultive également.

J’ai planté 5 pieds de framboisiers en novembre 2003 et j’ai repiqué en même temps 10 pieds de mûriers sans épine que j’ai bouturés en 2001 (c’est le fils de mon ancien voisin qui m’avait donné un pied original qui s’était aventuré dans le gazon). Depuis, ces végétaux se sont reproduits et envahissent même la propriété contiguë.


LE POTAGER

Mes amis et connaissances me posent souvent la même question :

mais qu’est-ce-que tu cultives tant dans ton jardin potager qui occupe toutes tes journées ?

La réponse est « tout ce qui peut pousser en Haute-Savoie dans une terre un peu lourde et particulièrement acide qu’il faut bien travailler, alléger et tenter d’améliorer par l’apport d’engrais verts exclusivement ». Pour cela je fabrique moi-même mon compost, je cultive les engrais verts (notamment la bourrache qui contient du nitrate de potassium) et je veille à récupérer durant l’automne toutes les feuilles de mes arbres fruitiers qui vont se décomposer en hiver dans le potager. A l’aide de mon vieux broyeur qui est toujours très efficace, je répands également tous les branchages et autres végétaux pour le paillage des sols. Je prépare aussi avec toutes les orties qui envahissent le jardin le fameux purin d’orties pour protéger et améliorer les plants. Je récolte les graines d’une année sur l’autre pour les ressemer au printemps dans de petits godets dans la serre.


La serre en avril 2018)

Ici  plants bio de courges, courgettes, pâtissons, cornichons et concombres 2018


Là plants de tomates bio et poivrons 2018

A la mi-mai tous les plants seront repiqués dans le jardin potager. Seuls les poivrons et tomates resteront dans la serre qui est équipée d’un système d’arrosage automatique avec l’eau de pluie stockée dans les citernes.


Le potager en 2017, de gauche à droite : lignes de maïs, choux romanesco, courges, cornichons, haricots, carottes, choux de Bruxelles, courgettes et pommes de terre. Il y a deux ans, nous avons été contraints d’installer une barrière électrique pour protéger les cultures contre les nombreux blaireaux qui visitent la nuit (et même parfois la journée) le potager en passant sous la clôture grillagée qui entoure le jardin.


Les 4 variétés de courgettes 2017 : jaunes, vertes, Sicile et Nice (graines biologiques)

Plants de cornichons et haricots secs 2017 (graines biologiques)

Les 4 variétés de choux 2017 : Milan, broccoli, romanesco et Bruxelles

Depuis que je cultive, j’applique les méthodes de jardinage dites naturelles c’est-à-dire sans pesticide ni produit chimique et j’utilise, le plus possible, des graines biologiques que je conserve d’une année sur l’autre. J’ai subi au départ de nombreux déboires et  désillusions puis, je me suis intéressée au calendrier lunaire ainsi qu’aux techniques de la rotation des cultures et de l’association des plantes (amies et ennemies). Au début cela faisait rire tout le monde mais comme je suis assez combative, j’ai tenté cette expérience. Sans vouloir offenser quiconque, je vous avoue que cela fonctionne parfaitement dans mon jardin. Les coccinelles  que j’ai introduites dans le potager me viennent également en aide.                                    



Dès la mi-juillet, les herbes envahissent peu à peu les cultures car il est impossible, vu la taille du jardin, de désherber manuellement. Cette situation peu esthétique n’affecte nullement les récoltes contrairement à ce que l’on peut penser. J’arrache ce qui gêne car, il faut l’admettre, ce que l’on appelle à tort « les mauvaises herbes », autrement dit les plantes adventices, servent à retenir la terre (mon potager est en légère pente) et à conserver l’humidité des sols. Il faut apprendre à tout utiliser à bon escient sans rien détruire ou déstabiliser.

A l’intérieur de la serre 3 variétés de tomates biologiques (Cherry, Marmande et Saint-Pierre) et deux variétés de poivrons hongrois (les ronds conservés dans le vinaigre et les longs congelés pour farcir en hiver).


Tomates marmande et Saint-Pierre

Variétés de poivrons : Pusztagold (longs) et Alma paprika (ronds)


Trois variétés de pommes de terre sont cultivées : la Rosabelle (en précoce), la Chérie (rouge) et l’excellente Charlotte. Nous consommons en moyenne 100 à 120 kg de pommes de terre par an.


Charlotte

Mais il nous faut chasser manuellement le doryphore à partir du mois de juin si l’on veut obtenir une récolte suffisante. La rotation des cultures et les graines de lin sensées protéger les pommes de terre ne parviennent pas toujours à endiguer ce terrible fléau pour

les jardiniers.


LES METHODES DE CONSERVATION

DES RECOLTES

Quand on a la chance de disposer d’un grand potager, il faut savoir organiser la conservation des produits récoltés étant entendu que l’on consomme en priorité les fruits et légumes frais.



Pour les fruits 4 méthodes sont utilisées : les confitures et gelées, la congélation, la stérilisation et le jus (uniquement pour les pommes).

Production 2017 (60 pots) : cerises, mirabelles, prunes diverses, framboises, mûres, cassis et coings.

Mirabelles et cerises stérilisées en 2017 (50 pots de chaque). Le stérilisateur fonctionne avec l’électricité produite par les panneaux solaires.

Pour 2017, 120 litres de jus de pommes ont été stérilisés.

Pour les tomates que nous consommons dès les premières cueillettes fin juillet seulement, le surplus est stérilisé en coulis (environ 50 à 60 pots de 0,250).


Pour la congélation, uniquement les légumes suivants sont préparés : courgettes en mélange (28 kg), haricots (8 kg), carottes (5 kg), maïs (6 kg), une partie des choux (romanesco et Bruxelles environ 5kg) et les poireaux (5 kg).



Ici la récolte d’une journée moyenne qu’il faut préparer rapidement : haricots, concombres, courgettes (jaunes, vertes, de Sicile et de Nice.

Pour les cornichons (à récolter tous les 2 jours), la stérilisation est réalisée dans le vinaigre avec des oignons et de l’aneth. Je prépare en moyenne près de 80 pots (d’un demi-litre) car nous consommons tous les jours des cornichons au vinaigre.

Pour les poivrons ronds récoltés en général en août, une partie est conservée simplement dans du vinaigre, sans stérilisation. Ils sont consommés en hiver en salade.



Les herbes cultivées pour assaisonner les plats (sarriette, marjolaine, sauge, romarin, thym et feuilles de laurier) et les plantes pour les tisane (verveine, menthe) sont séchées sur la terrasse. Pendant la belle saison, nous les consommons fraîches. Dans nos régions, la verveine doit être protégée en hiver. Je déterre les plants en novembre et je les conserve provisoirement dans des pots qui restent à l’abri durant l’hiver.


La verveine stockée à l’abri en hiver dans des pots puis repiquée dans le jardin est ensuite séchée pour la tisane.

Les autres herbes (estragon sarriette, marjolaine, sauge, romarin, laurier et thym) s’amusent à se mélanger au fil du vent.

Et enfin les courges (Butternut, courge spaghetti et courge de Nice) récoltées en octobre qui seront consommées jusqu’à la fin avril sont simplement stockées dans le garage, comme les pommes de terre et les oignons.

Récolte en octobre 2017 .

Tous nos amis en profitent également.

Pour terminer cette visite dans mon jardin, je vous invite à un petit moment de méditation autour du très beau poème de Charles Baudelaire, La Rançon, tiré du recueil Les fleurs du mal de 1866.

L’homme a, pour payer sa rançon,
Deux champs au tuf profond et riche,
Qu’il faut qu’il remue et défriche
Avec le fer de la raison ;
Pour obtenir la moindre rose,
Pour extorquer quelques épis,
Des pleurs salés de son front gris
Sans cesse il faut qu’il les arrose.
L’un est l’Art, et l’autre l’Amour.
 Pour rendre le juge propice,
Lorsque de la stricte justice

Paraîtra le terrible jour,
Il faudra lui montrer des granges
Pleines de moissons, et des fleurs
Dont les formes et les couleurs
Gagnent le suffrage des Anges.


Ce jardin à Contamine-Sarzin que je cultive avec passion depuis des années m’apporte une certaine sérénité et un enrichissement personnel. J’ai adopté cette terre qui n’est ni la mienne ni celle de mes ancêtres et je respecte chaque jour qui m’est donné cette nature si généreuse.

Mirabelles

Reines-claudes

Quetsches

Aneth

Le lin protecteur

Les doryphores attaquent

Courge de Nice

Courge butternut

Courge spaghetti