FRANGY

LA ZONE FRANCHE ET LE CONTRÔLE DE SES PONTS


Toponymie du nom du village

Frangy est mentionné sous le nom de Frengiacum au 12ème siècle. Il pourrait avoir été formé à partir d’un patronyme d’origine gallo-romaine auquel a été ajouté le suffixe bas-latin de possession iacum.

En 1119 le village se nomme Frengiaco, puis Frangiaco en 1162, Fringie en 1198, Frengiacum, Fringiaco en 1235, Cura de Fringier vers 1344 puis Fringe et enfin Frangy dès 1711 (source Wikipédia).


Le grand pont sur les Usses

Frangy acquiert une certaine importance locale à partir du XVII ème siècle après la construction du pont sur les Usses (source Wikipédia).


Grand pont sur les Usses (source Delcampe.fr)


Après une étude qui a débuté dès 1669 sous Charles Emmanuel II (1634-1675), il semblerait qu’un nouveau tracé de voie entre Chambéry et Genève transitant par Rumilly et Frangy était devenu nécessaire.

En novembre 1674, le conseiller François Capré de la Chambre des Comptes de Chambéry, se rend à Frangy pour réaliser des repérages. Peu de temps après, les travaux débuteront sous la direction de l’ingénieur François Cuénot (1618-1686) qui dressera les plans et le pont sera inauguré en 1677 sous le règne de Victor Amédée II, duc de Savoie (1666-1732) fils de Charles Emmanuel II.



Charles Emmanuel II (1634-1675)

Victor Amédée II (1666-1732)

Document source Internet Savoie-archives.fr

Cette construction fut fort coûteuse pour l’époque mais elle amena une certaine prospérité à Frangy qui va se développer en devenant un lieu de passage de voyageurs et de marchandises. Ce pont sera réparé en 1743 et 1760. Il est par ailleurs relaté l’information ci-contre dans la Gazette de Frangy n° 2 (en page 10 de juin 2002).




Le grand pont en 1917 (source Delcampe.fr)

Extrait plan cadastral du 31 août 1907

Document extrait de la Gazette de Frangy n° 10 page 9

Ce pont sera utilisé jusqu’en 1998 date à laquelle une déviation du centre de Frangy transitera par un autre pont construit à proximité.

L’ancien pont de nos jours (photo MT Buda décembre 2015)

Le nouveau pont (photo MT Buda décembre 2015)

Le pont Bastian au-dessus du Castran

Le nouveau propriétaire du château dit Bastian, Claude François Bastian (1764-1838), notaire et maire de Frangy, fit construire ce pont au-dessus du Castran au début du 19ème siècle pour lui permettre de se rendre à l’église depuis sa propriété.

Photo extraite de l’ouvrage Histoire des Communes Savoyardes, tome III page 341

Le château dit Bastian à droite derrière le monument aux morts (photo source Delcampe.fr)


Le pont Bastian sera détruit en 1865 lors de l’exécution des travaux de couverture du Castran et de la construction de la Grenette (marché couvert).


L’emplacement de cet ancien pont se trouve sur l’actuel passage qui descend à droite du monument aux morts (source La Gazette de Frangy n° 10 page 8). Cette décision va également permettre à Frangy de s’agrandir à l’ouest.


Extrait du plan cadastral du 31 août 1907 (source Archives Départementales de la Haute-Savoie, cote 3P 3/4842)

Document extrait de la Gazette de Frangy n° 10 page 9



Ancien passage du Castran (photos MT Buda décembre 2015)

Le Pont Neuf au-dessus du Castran

Un autre pont d’utilité publique est construit également au début du 19ème siècle. Il se situe près du Crédit Agricole des Savoie, dans le prolongement de la couverture du Castran.


Article du Dauphiné Libéré du 9 décembre 1996 (source Si Frangy m’était Conté année 1996)


Le pont Pichollet au-dessus du Castran

Jean Pichollet, maire de 1878 à 1884 et percepteur, fit construire un pont au-dessus du Castran afin d’avoir, depuis sa propriété, une sortie sur la fontaine. Ce pont se situait dans le prolongement de l’actuelle impasse derrière le Crédit Agricole des Savoie (source la Gazette de Frangy n° 10, page 9).


Le pont de nos jours après les travaux d’aménagement du centre bourg

(photo MT Buda décembre 2015)

Extrait du plan cadastral du 31 août 1907 (source Archives Départementales de la Haute-Savoie, cote 3P 3/4842)


Sur cette carte postale (source Delcampe)  qui date de 1908 il est notamment mentionné à la plume qu’au rez-de-chaussée du bâtiment situé à gauche au premier plan est le bureau  du percepteur.

INVENTAIRE DES DIFFÉRENTS PONTS


LA ZONE FRANCHE

C’est à partir de 1816 et à la signature du Traité de Turin, le 16 mars, que s’est créée une zone franche autour de Genève qui va bouleverser la vie des habitants. La zone sarde de 1816 s’étend sur 151 km2. Elle englobe les communes situées dans l’axe Douvaine / Annemasse / St-Julien et Valleiry. A l’intérieur de cette zone, les habitants bénéficient de produits exonérés de franchises douanières (donc moins chers) en provenance du monde entier et notamment des pays coloniaux (tabac, café, chocolat, sucre, poivre, etc.).

Mais c’est en 1860, lors du rattachement de la Savoie à la France, à l’occasion du plébiscite du 22 avril, que Napoléon III instaure la grande zone franche dite de l’annexion. La zone de l’annexion de 1860 regroupe 88 % de la superficie de la Haute-Savoie allant de Chamonix à Evian, en passant par Douvaine, St-Julien et s’arrêtant au Pont des Douattes à Frangy.



Le pont des Douattes (photo Delcampe.fr)

Cette zone facilite les échanges commerciaux avec Genève et permet l’approvisionnement sans verser de droits. Elle exclut cependant les communes situées sur la rive gauche des Usses dont Musièges et une partie de Contamine-Sarzin et de Marlioz. Il existait une telle différence de prix sur les marchandises (parfois du simple au double) que de nombreuses personnes qui habitaient en dehors de la zone venaient se ravitailler dans les commerces de Frangy.

D’ailleurs de nombreux postes de douane étaient installés le long de ce secteur et notamment à Sarzin, Bonlieu et Marlioz.


Poste de douane à Bonlieu (photo Delcampe.fr)

Archives Départementales de la Haute-Savoie (cote 3P 3/4851)

Douaniers dans un café à Frangy (texte François Ducruet sert à boire aux douaniers)

Photo extraite de la Gazette de Frangy n° 9 page 6


Dès le 12 juin 1860 un dispositif de surveillance est mis en place et des bureaux de douane sont installés aux points de passage.


Décret impérial du 12 juin 1860 (source recueil général des lois et des arrêts, page 54 BNF Gallica)

Article extrait de l’Indicateur de la Savoie du mois d’octobre 1888

L’implantation de cette zone franche qui existera jusqu’en 1927 encouragea inévitablement la contrebande. D’ailleurs, à Sallenôves, un chemin du village avait été nommé le « chemin des Contrebandiers » (il s’agit du ch. des Dodes). Les personnes et notamment les enfants l’empruntaient régulièrement pour se rendre à Sarzin et ramener en cachette des produits détaxés. A noter également qu’à Contamine-Sarzin, le chemin de l’Ancienne Douane a, depuis lors, subsisté. La guérite en face du restaurant « chez Lucien » à proximité du pont de Sarzin a été démolie en 2001.


A Frangy, il existait une caserne des douaniers située en contrebas et à l’arrière de l’Hôtel de la Poste à la rue de la Fontaine.


La caserne des douaniers, bâtiment à droite (photo extraite de la Gazette de Frangy n° 1, page 5)


Ancienne caserne des douaniers (photo source Delcampe.net)


Ce bâtiment sera démoli en octobre 2001 en même temps que l’hôtel de la poste pour permettre la construction d’un nouvel ensemble résidentiel.

La guérite des douaniers sur l’ancien pont en septembre 2009 et avril 2015 avant sa rénovation (photos google map)



La guérite des douaniers après sa rénovation  (photos MT Buda 18 décembre 2015)

Poste de douane à Marlioz (photo Delcampe.fr)


Douaniers en fraction sur le grand pont à Frangy (photo Delcampe.fr) Delcampe.fr)