LA CRISE SE POURSUIT DANS LE JARDIN EN 2021

2021


Il vaut mieux n’utiliser le langage que lorsque c’est utile. Parler beaucoup sans véritable nécessité, c’est comme laisser pousser des milliers d’herbes inutiles dans un jardin. N’est-il pas préférable d’en avoir moins ?

(citation du Dalaï Lama Tenzin Gyatso)

Qui aurait pu dire que cette crise sanitaire allait durer aussi longtemps et que le temps particulièrement exécrable durant le printemps affecterait les récoltes en cette année 2021 ? Décidément rien ne se passe comme prévu et les jardiniers le savent bien. Il est donc inutile de se morfondre et de savoir entrer en résistance par rapport aux événements qui souvent nous dépassent.


Quand vous êtes face à un problème, nul besoin d’en faire une montagne de douleur. Soit il y a une solution et vous finirez bien par la trouver. Soit il n’y a aucune solution et dans ce cas rien ne sert de vous torturer.

(citation du Dalaï Lama Tenzin Gyatso)


Neige abondante sur la terrasse le 18 janvier 2021 (photo MT Buda)


Nouvel épisode de neige le 23 janvier 2021

 (photo MT Buda)

Les perce-neige fleurissent déjà le 23 février 2021

(photo MT Buda)


Mais auparavant il va falloir procéder à un sérieux nettoyage sur la partie basse du jardin car plusieurs arbres sont tombés sur la clôture durant cet hiver. Il s’agit d’un travail harassant car il est nécessaire d’arracher tous les épineux qui encombrent la parcelle communale pour permettre d’accéder aux arbres morts à évacuer. Mais je ne vais pas me laisser abattre par ce travail qui pourrait paraître rebutant pour certains. Les travaux débutent le 20 février et seront achevés le 7 mars 2021. Il m’aura fallu beaucoup d’effort pour achever le nettoyage de ce terrain qui en avait bien besoin. Le résultat est là.


Photos MT Buda  26 février 2021

Photos MT Buda  26 février 2021

Photos MT Buda

7 mars 2021


Tout ce qui est impossible reste à accomplir (Jules Verne 1820)


J’en profite aussi pour tailler les acacias afin de former une haie de protection le long du petit sentier qui peu à peu disparaît dans le ravin (photo MT Buda 26 février 2021)


Le 1er mars par une belle journée ensoleillée je cueille les derniers choux Romanesco qui ont passé une partie de l’hiver dans le potager (photo MT Buda).


Le jardin se réveille le 31 mars 2021 (photo MT Buda)

Mais la nature n’a pas encore dit son dernier mot. Début avril toutes les météos prévoyaient un retour du gel et c’est bien ce qui s’est passé dès le 5 avril 2021. Alors que durant la journée les températures étaient clémentes pour la saison, voilà-t-il pas que durant la nuit elles franchissaient le cap du zéro degré allant même jusqu’à -3° les 6 et 7 avril 2021. C’est une vraie catastrophe pour les arbres fruitiers qui étaient en fleurs. Les dégâts n’apparaissent pas immédiatement sur certaines variétés car il faut attendre la chute des fleurs qui sont censées porter les fruits. Les mirabelliers et les reines-claudes ont bien résisté mais les deux noyers ont présenté rapidement certains signes qui ne permettent pas le doute. Il n’y aura pas de noix à récolter cette année. Quant aux cerisiers, aucun fruit ne sera cueilli.


Toute notre région a été sévèrement touchée par le gel et mes voisins arboriculteurs m’ont indiqué que leur récolte de poires était sérieusement compromise. Il suffit de voir les arbres dont les feuilles sont marrons et qui tombent. Mais heureusement, les pommiers ont bien résisté.


Le 11 janvier le thermomètre affiche la nuit - 6,8 ° et -6,3 ° le 18 janvier 2021

Cette situation ne m’empêche pas de semer dans la serre les graines de courgettes, courges, pâtissons, concombres et cornichons dès le 2 mai (jour fruit selon le calendrier lunaire), de planter les pommes de terre précoces Rosabelle le 3 mai (jour racine) ainsi que quelques fleurs (œillets d’Inde, Rudbeckias, Soucis) le 5 mai (jour fleur). Après les Saints de glace qui cette année n’auront pas été trop violents je sème les haricots, le maïs et les cardons dès le 20 mai (jour racine).

Fernand, mon voisin et ami de longue date m’a donné une quantité incroyable de pieds de tomates qu’il a semés à la fin de l’hiver dans sa véranda. C’est à mes yeux un super cadeau car je vais récupérer les graines de ces nouvelles variétés pour l’année prochaine. Et il y en a pour tous les goûts : des ovales roses, des ovales rouges, des rondes, des Cherry allongées (tomate poire jaune), des Cherry rondes (tomate cerise). Je suis très impatiente de pouvoir les déguster à la mi-juillet.


Photos MT Buda des 30 mai, 17 juillet et 19 août 2021

Le 28 mai je décide finalement de repiquer dans le jardin potager une quinzaine de plants de tomates Marmande afin de libérer un peu de place dans la serre. Pourvu que l’été ne soit pas trop humide pour éviter le terrible mildiou. Finalement cette maladie s’est développée sur les plants de tomates extérieurs mais n’a pas fait trop de dégât alors que le volume des précipitations relevé en juillet 2021 s’élevait à 171mm (1mm  de pluie = 1 litre d’eau par m2). J’ai  pu néanmoins stériliser 26 pots de 0.250 litres.

Mon voisin Christophe m’a proposé en juin 10 kg de cerises en provenance de la région d’Aragon en Espagne où il dispose d’un terrain familial sur lequel sont notamment plantés des oliviers et des amandiers. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de visiter cette magnifique plantation fin avril 2021.


Photo MT Buda 28 avril 2021

Photos Christophe des 21 mai et 20 juin 2021

Et c’est ainsi que j’ai pu stériliser 14 bocaux de 0.500 litres de ces excellentes cerises que nous consommerons cet hiver avec d’autres fruits.


Pour l’instant tout se passe bien dans le jardin mais les récoltes ne sont pas très abondantes. Décidément nous vivons depuis quelques années une série de jours bien malheureux ce qui me fait penser au cycle de 7 années de bonnes récoltes suivies par 7 autres années de mauvaises récoltes. Et si tout cela n’était qu’un éternel recommencement.


Texte extrait de la page 10 de l’ouvrage Histoire des faits économiques de Fabrice Mazerolle

(source e.book)


Courgettes, pâtissons, cornichons, maïs et courges le 25 juillet 2021

(photos MT Buda)


Les haricots plats à rames et les verveines ainsi qu’une petite récolte de courgettes et pâtissons (photos MT Buda 25 juillet 2021)

L’évolution des semis de poireaux les 28 juillet, 8 août et 9 novembre 2021

Les semis de poireaux se sont bien développés grâce aux pluies abondantes du mois de juillet. Je procède à un premier repiquage de 50 pieds le 28 juillet puis les 3 et 7 août 2021 (82 et 78 pieds). Comme il me reste encore beaucoup de plants, je repique le 5 octobre 53 pieds supplémentaires de poireaux à l’intérieur de la serre (entre les plants de tomates) qui seront récoltés au printemps. Je me prépare de beaux repas pour cet hiver !


Ce 25 août, j’ai tenu à remercier mon magnifique pommier qui, en cette année 2021 que je qualifierais d’exécrable, m’a offert des marques d’encouragements par sa production abondante. Elle va me permettre de réaliser 40 litres de jus de pommes stérilisés (car il m’en restait sur la saison 2020) et 90 litres de cidre doux.


Photos MT Buda 25 et 31 août 2021

Les 40 litres de jus de pommes stérilisés

(photo MT Buda 27 août 2021)

Le cidre en cours de préparation le 30 août 2021 sera stocké dans deux petits tonneaux en chêne mais aussi dans un bidon en inox (photos Louis Buda).


Ce cidre va embaumer le garage durant les premiers mois puis, sous l’action des levures, le sucre qui se trouve dans le jus va se transformer naturellement en alcool. Notre cidre maison n’atteint jamais les 2 degrés d’alcool. Je pense que notre variété de pommes Jonagored (mutation de la Jonagold) n’est sans doute pas idéale pour le cidre mais elle offre de très bons résultats pour le jus de pommes. Elle se conserve très bien jusqu’au mois d’avril. Alors un choix s’avère nécessaire.


Les pommes Red Jonaprince sont très croquantes et sucrées. Cet arbre qui m’a été offert par mon voisin arboriculteur Bruno en 2012 commence à produire d’excellents fruits qui sont conservés dans le légumier.

(photos MT Buda 25 août 2021)

Le jardin va se reposer durant mes vacances en septembre ce qui ne va pas m’empêcher de préparer des bocaux de poivrons conservés dans l’huile d’olives et le vinaigre. Cette variété de poivrons doux qui pousse sous le soleil d’Espagne dans la région de Valencia est exceptionnelle de par sa qualité. Je l’achète toujours au même petit producteur que je retrouve chaque année.


Photo MT Buda 12 juin 2021

Photos MT Buda 18 septembre 2021


Ces poivrons se consomment en entrée sur du pain ou accompagnés de charcuteries. Cette conservation dans le vinaigre et dans l’huile est parfaite car les poivrons qui restent crus vont garder toutes leurs vitamines.


A mon retour de vacances fin septembre, il est presque temps de récolter les courges de Nice et les Butternut qui se retrouvent presque seules dans le potager.


Photos MT Buda 2 et 13 octobre 2021

Comme chaque année, le mois de novembre est consacré aux nettoyages ainsi qu’aux ramassages des feuilles qui vont être stockées sur le sol du potager afin de le protéger durant l’hiver. C’est d’ailleurs le fameux adage « sol nu, sol foutu » qui m’a laissé réfléchir il y a longtemps sur le phénomène de l’érosion des sols. De plus les feuilles en se décomposant vont nourrir les lombrics.


A gauche une partie du potager est recouvert par plusieurs couches de feuilles mortes et à droite le sol est recouvert par du broyage de végétaux comme le tamaris.

(photos MT Buda 9 novembre 2021)


Puis le potager débute sa période de repos avec les premières gelées qui, cette année, interviennent début novembre. Mais que reste-t-il de consommable dans mon potager en ce mois de novembre ? Les cardons bien sûr que j’ai fort heureusement déjà recouverts, mais aussi les choux Romanesco et les choux de Bruxelles qui ne vont pas tarder à apparaître. Quant aux poireaux, l’approvisionnement est d’ores et déjà bien assuré.


Les cardons bien emmitouflés et les choux qui ne craignent pas le froid (photos MT Buda 9 novembre 2021)


Les poireaux repiqués fin juillet ont bien prospéré

(photo MT Buda 9 novembre 2021).


Il est à mes yeux important de consommer les fruits et légumes de saison. Cela ne me viendrait pas à l’idée d’acheter des fraises ou des tomates au mois de décembre juste pour le plaisir. Ces fruits ou légumes hors saison ont perdu toute saveur et toutes leurs vitamines.


Il me reste malgré tout  quelques petites tomates à récolter à l’intérieur de la serre. Je vais bien sûr les consommer mais leur parfum s’est bien modifié et elles me paraissent bien insipides en novembre.

Photo MT Buda 9 novembre 2021



Alors que les arbres fruitiers ont perdu toutes leurs feuilles, je découvre avec étonnement le 13 novembre un unique kaki sur mon plaqueminier. Ce dernier me fait savoir qu’il lui reste encore des ressources après le terrible épisode de gel du mois d’avril.


Et puis durant cet hiver nous aurons toujours le plaisir de consommer les fruits et légumes que nous avons récolté cet été et qui sont conservés par diverses méthodes : cornichons au vinaigre, coulis de tomates stérilisés, cerises et mirabelles stérilisées, poivrons à l’huile d’olives et vinaigre, jus de pommes stérilisé, cidre ainsi que toutes les gelées et confitures (framboises, cassis, mirabelles, mûres).


Photo MT Buda 13  novembre 2021


Les produits préparés stockés à l’abri dans l’armoire du garage

(photo MT Buda 9 novembre 2021)


Dans le congélateur il est permis de trouver les courgettes, le maïs, les haricots verts, les haricots plats, les blettes, les pruneaux, les cerises, les prunes et la rhubarbe.

Les pommes à consommer jusqu’en avril 2022 sont soigneusement rangées sur des plateaux dans le légumier et cohabitent avec les noix et les amandes.


(Photos MT Buda

17 novembre 2021)


Quant aux pommes de terre, elles sont stockées dans des bacs à l’abri de la lumière

(photo MT Buda 17 novembre 2021)


Notre garage qui a été spécialement aménagé constitue une véritable petite épicerie où j’apprécie tous les jours de faire mon marché.


Une dernière image de mes conservations de graines bio (légumes et fleurs) qui vont patienter dans l’obscurité durant tout l’hiver pour de futures récoltes en 2022.



Les pommes Jonagored très légèrement acides conviennent parfaitement pour les jus de fruits.

(photo MT Buda 25 juillet 2021)