CONTAMINE-SARZIN ET LE SECRET DE SON CLOCHER

Toponymie du nom du village

Contamine signifie terre indivise appartenant à deux seigneurs ou à un seigneur et un prélat (condominium) puis terre que le seigneur n’a pas attribuée à un particulier et cultivée directement par ses soins, ou terre appartement au seigneur et exploitée par la communauté rurale, puis terre cultivée en commun, désignant plus tard des champs fertiles, faciles à cultiver, situés près des habitations. Bas latin condamina, condominia, composé du latin cum « avec » et dominium « propriété, droit de propriété, possession complète d’un bien » (informations extraites du site lexilogos.com noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs).

Sarzin pourrait avoir plusieurs significations (source Wikipédia) :

Le nom du village a évolué comme suit :



La Gravière autrefois. Actuellement La Gravelière

Photo source Delcampe.fr

L’école et la mairie après 1912

Photo source Delcampe.fr


Le chef-lieu avant 1924

Photo collection privée

L’église avec l’ancien clocher détruit par la foudre le 8 juin 1924

Photo collection privée


L’église avec le nouveau clocher en 1925

Photo collection privée


Le patrimoine invisible de la commune

Alors que je réalisais une visite de l’église le 30 juin 2012, j’ai eu la possibilité d’accéder au clocher pour photographier les cloches Paccard. Après une montée périlleuse réalisée sur un escalier en très mauvais état, j’ai été stupéfaite par ce que j’ai découvert. Dans le clocher, deux cloches sont installées.


Une petite cloche avec une inscription en latin : il s’agit de l’ancienne cloche Paccard de 300 kg installée en 1825.

Par sa délibération du 6 août 1825, « le conseil municipal demande à Monsieur l’Intendant de la province de Carouge de l’autoriser à imposer la commune de la somme de 500 livres neuves pour acheter une cloche de la pesanteur (d’un poids) de 3 quintaux (300 kg), celle qui servait pour appeler les fidèles au service divin étant cassée, tout son métal ne pèse que 155 livres (155 kg) et le sieur Paquard (Paccard), fondeur, habitant à Quintal, demande ladite somme de 500 livres pour en fournir une de 3 quintaux (300 kg) prête à être placée au moyen qu’on lui abandonnera les 155 livres de métal de celle qui est cassée. Les susnommés supplient Monsieur l’Intendant d’acquiescer à leur demande ».


Le 8 juin 1924, la foudre tombe sur le clocher de Contamine-Sarzin et démolit la charpente, la toiture et les vitraux.



Article paru le 9 juin 1924 dans Le Matin

Une seconde cloche, dite « La Savoyarde » plus volumineuse de 435 kg, installée en 1937, comportant un texte religieux ainsi que les noms des 21 soldats morts durant la 1ère guerre mondiale.


Cette cloche a été baptisée le 11 avril 1937 Marie-Thérèse-Louise-Marthe-Jeanne par l’évêque d’Annecy, Monseigneur Florent-Michel-Marie du Bois de la Villerabel.

La robe de la cloche Paccard est divisée en deux parties :


     Sur une première moitié, le texte ci-dessous

Les enfants de Contamine, les paroissiens et amis de l’éternel

M’ont offerte par souscription afin que je sois pour eux

La voix des trépassés qui implorent et soulagent

La voix des morts de la guerre qui reconnaissent

La voix du christ qui a dit « venez à moi »

La voix de l’église qui supplie « pensez au salut de dieu »

Je m’appelle Marie-Thérèse, Louise, Marthe, Jeanne

J’ai été fondue en l’an de grâce 1937

Et baptisée le 11 avril 1937

Pie XI, pape, par s.Exc. Mgr du Bois de la Villerabel, Evêque à Annecy,

François Chamosset, maire, Abbé Joseph Brand, curé,

Jean Bonzy, constructeur du nouveau clocher,

J’ai pour parrain Louis Perrier et pour marraine Marthe Moret.





Cloche installée en 1825.

Photo MT Buda 30 juin 2012


Cloche Paccard  installée en 1937

Photo MT Buda 30 juin 2012


30 juin 2012)

Monseigneur Florent-Michel-Marie du Bois de la Villerabel

(Photo Wikipédia.org)

Carte postale commémorative

(Collection privée)

 Sur la seconde moitié les noms de 21 soldats morts durant la première guerre mondiale. Le texte est gravé comme suit : « enfants de Contamine morts au champ d’honneur » et suivent sur deux colonnes les noms des soldats par ordre alphabétique. Un détail important est à relever : Léon MARTIG (né le 19 janvier 1895) ne figure pas sur le monument aux morts de Contamine-Sarzin. Il est répertorié sur celui du village de Péron dans l’Ain. Cette anomalie est peut être expliquée par le fait que la date de transcription de son décès n’a été réalisée que le 25 mai 1921. Or, le monument aux morts de Contamine avait déjà été installé dans le cimetière, l’inauguration ayant été réalisée au cours d’une réunion solennelle le 11 novembre 1920.


Léon Martig soldat 2ème classe au 32ème bataillon de Chasseurs Alpins est mort aux combats le 29 septembre 1915 à l’âge de 20 ans dans la Marne au Bois 31 à Sainte-Marie-à-Py.

Ce village a été longtemps occupé par les troupes ennemies.

La fonderie Paccard a été créée en 1796 par Antoine Paccard.


La fonderie Paccard (photo source delcampe.net)



Mais c’est Georges Paccard qui installera les ateliers à Annecy-le-Vieux en 1854 (derrière la Montée du Clocher) et qui s’emploiera à moderniser la fonderie. C’est également la fonderie Paccard qui fabriquera, à la demande du gouvernement américain en 1950, 54 répliques de la cloche de la liberté (Liberty Bell) d’une tonne chacune (une pour chaque capitale des 48 états).


Les 20 dernières répliques de la Liberty Bell  (photo source delcampe.net)


Photos Louis Buda 30 juin 2012

L’église et son clocher de nos jours (photo MT Buda 13 octobre 2011)